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Quelques hectares d’une vallée assez étroite, au bas d’une pente raide. Un sol sablo-argileux où le marais affleure. Rein de pareil au fécond limon du plateau qui domine. Les villages dans cette région ont tous évité la vallée qu’ils appellent le marais ; ils se sont installés à mi-pente …
Sans doute, jadis une petite clairière néolithique y rassembla, pour la première fois, une poignée d’hommes et de femmes, leurs silex y traînent encore.
Vers 50 avant J.C., quelques habitants y laissèrent leurs sépultures. Suivirent de longs siècles silencieux dans ce fond ingrat reconquis par le marais et le taillis.
Mai 1134 ; une croix de fondation y est plantée par un groupe de moines venus de la plus célèbre abbaye du temps, Clairvaux un groupe de cisterciens envoyés par Saint-Bernard à la demande de l’Evêque de Laon. L’épopée commence…
A vie nouvelle, nom nouveau : Courmamblain devient Vauclair. La lourde appellation carolingienne s’efface au profit d’un terme de beauté et de clarté. Un premier monastère s’édifie. Les recrues affluent , il faut essaimer deux fois et surtout bâtir plus grand. On rase la première abbaye et on la remplace par une seconde beaucoup plus vaste sans même pouvoir jamais l’achever.
Car , passé le Xlllème , les temps sombres arrivent. Vauclair souffre et survit , un monastère sans histoires mais que l’Histoire agresse à plusieurs reprises sans parvenir à rompre la régularité de la vie religieuse.
Qui sans commende , s’y maintint jusqu’en 1792. Là comme ailleurs , les moines sont alors chassés malgré les habitants de la région qui s’emploient à les retenir ; en vain. Mais l’abbaye reste et ils s’y installent , perpétuant ainsi l’existence de l’ancienne Courmamblain et de la paroisse Saint-Martin. Plus d’un siècle durant , une petite communauté va mener dans ce vallon une existence laborieuse et simple , sous l’appellation Vauclair- la-Vallée-Foulon.
 Jusqu’en 1914. Plus exactement en avril 1917 lors de la grande offensive de Nivelle tout le long du Chemin des Dames. Et là haut , depuis le Plateau de Californie , un soldat qui n’a pas vingt ans observe le démantèlement des murs s’écroulant sous les obus…
Puis à nouveau l’abandon , pendant un demi siècle. Le vert linceul de la forêt enveloppe les vénérables pierres de l’abbaye et les protègent de la rapacité des voleurs…
L’amas de ruines oubliées de tous est devenu aujourd’hui le site le visité de l’Aisne…

R. COURTOIS

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Origine de l'abbaye

L’abbaye de Vauclair appartient à l’ordre qui tire son origine de l’abbaye de Cîteaux. Celle-ci fut fondée en 1098, par un groupe de moines de l’abbaye bénédictine de Molesme, avec l’intention de pratiquer la règle de Saint Benoît dans toute sa pureté primitive, en rejetant tout ce qu’au cours des siècles on y avait ajouté d’adoucissements, en particulier en ce qui concerne les jeûnes et le travail manuel. Ces moines vinrent se fixer dans la forêt de Cîteaux, à quelques vingt kilomètres au sud de Dijon, et mirent leur projet en pratique, vivant du travail de leurs mains, pauvres – comme ils disaient – avec le Christ pauvre.
 
Après bien des difficultés, la nouvelle fondation commença à prospérer du jour où Saint Bernard, jeune seigneur de Fontaine-lès-Dijon, entra au noviciat avec une trentaine de compagnons qu’il avait convertis, parmi lesquels se trouvaient plusieurs membres de sa famille. Bientôt de nouvelles recrues arrivèrent encore. En si grand nombre que l’abbaye de Cîteaux fut en mesure de fonder coup sur coup les abbayes de la Ferté en 1113, de Pontigny en 1114, de Clairvaux et de Morimond en 1115.
 
Saint Bernard fut placé à la tête de Clairvaux comme premier abbé. Sous sa direction l’abbaye devient bientôt célèbre comme l’un des hauts lieux de la chrétienté. Les recrues y virent en foule et, du vivant même du Saint, l’abbaye fonda plus de soixante monastères à travers toute l’Europe, parmi lesquels Vauclair est le quinzième en date. Ces monastères essaimèrent à leur tour, si bien qu’à la mort de Saint Bernard, en 1153, après trente-huit ans d’abbatiat, la filiation de Clairvaux comptait cent soixante-huit monastères. Fait unique dans l’histoire monastique.
 

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Fondation de l'abbaye

L'abbaye de Vauclair fut fondée au diocèse de Laon (aujourd'hui Soissons), au XIIe siècle, à la demande de l'évêque Barthélémy de jur, noble figure et remarquable fondateur d'abbayes-cisterciennes autant que prémontrées- dans tout diocèse.
Le lieu choisi, d'après la Charte de Fondation, portait le nom de Curtmenblein. Une église se trouvait déjà en ce lieu et elle était desservie par un prêtre du nom de Robert. Ce sanctuaire, avec tous ses droits et dépendances, l'évêque le céda à Saint Bernard, auquel il était apparenté.
Le 23 mai 1134, Saint Bernard envoya un groupe de moines de sa communauté de Clairvaux vers la nouvelle fondation de la vallée de l'Ailette. C'est l'âge d'or de Clairvaux.
A sa nouvelle fondation -- 15e fille de Clairvaux -- Saint Bernard donna le nom de Vauclair (Vallis clara) qui est celui même de l'abbaye-mère (Clara vallis). La nouvelle maison était, comme l'abbaye mère, située dans une vallée orientée d'Est en Ouest, si bien que le soleil y brille depuis son lever jusqu'à son coucher.
A la tête de la nouvelle communauté, l'abbé de Clairvaux plaça un ancien écolâtre anglais, Henri Murdac, qu'il avait arraché à ses études par une lettre célèbre.
Ce premier groupe de moines commença de bâtir ses constructions monastiques au lieu-dit "Pratum molendini" (Pré du moulin). Il y eut donc à Vauclair un premier monastère cistercien bâti au XIIe siècle. De cet établissement on ignorait tout avant les fouilles récentes. Et le plan, et même l'emplacement exact.
 

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L'abbé Henri Murdac

Henri Murdac, le plus célèbre des abbés de Vauclair, était un maître réputé pour sa science. Deux de ses disciples étant entrés à Clairvaux, Saint Bernard lui écrivit pour l'exhorter à quitter le monde et sa vaine science, pour se retirer dans la solitude de Clairvaux. Cette lettre est restée célèbre, car le Saint va jusqu'à lui dire : "Croyez-en mon expérience : vous trouverez quelque chose de plus au milieu des bois que dans les livres. Les arbres et les rochers vous enseigneront ce que vous ne pourrez appendre d'aucun maître". Ce mot, détaché de son contexte et mal interprété, a maintes fois été apporté en preuve que Saint Bernard n'avait que du mépris pour les livres et pour la science. En réalité, il veut tout simplement dire ici que dans la solitude des bois, Dieu parle à l'âme mieux que partout ailleurs.
Sous l'abbatiat d'Henri Murdac, des contestations s'élevèrent entre les moines de Vauclair et les prémontrés de l'abbaye de Cuissy, située de l'autre côté des crêtes, à quelque six kilomètres de là, au sujet d'une forêt que les uns et les autres prétendaient avoir reçue en don.
Après plusieurs interventions de Samson, archevêque de Reims, de Joscelin,évêque de Soissons, et de Barthélemy, évêque de Laon, les deux parties n'arrivaient toujours pas à s'entendre. Ce que voyant, l'évêque de Laon acheta de ses deniers une autre forêt dont il fit don aux chanoines de Cuissy. Et c'est ainsi qu'il mit fin à cette discorde qui durait depuis longtemps. Dans la suite, pour éviter de semblables contestations, les cisterciens et les prémontrés décidèrent d'un commun accord, en 1142, qu'aucune maison de chacun des deux ordres ne pourrait s'établir à moins de quatre lieues d'une autre abbaye. Pacte qui fut renouvelé en 1153.
Plus tard Henri Murdac devint abbé de l'abbaye de Fountains, fondée en Angleterre par Saint Bernard, au diocèse d'york, puis archevêque de cette ville en 1147, il mourut le 14 octobre 1153, peu de temps après le Saint abbé de Claivaux.
 

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Le second monastère du XIIIèsiècle

La prospérité rapide de cette nouvelle abbaye cistercienne s’amplifia jusqu’au milieu du XIIIè siècle. C’est pourquoi l’on décida de construire un nouveau monastère sur un plan plus vaste. Toutes les ruines actuellement visibles à Vauclair appartiennent à ce second monastère du XIIIè siècle. Une date très précise nous est connue : les moines commencèrent à célébrer l’office, le Vendredi Saint, 6 avril 1257, sous l’abbatiat de Gilles 1er (1256  - 1259). Mais elle ne fut consacrée que le 24 juin suivant, en la fête de Saint Jean-Baptiste, par l’évêque de Laon Itier de Muny (1249 – 1261). On conserve à la Bibliothèque Municipale de Laon une série de superbes manuscrits liturgiques qui furent achevés pour l’intronisation de la liturgie dans le nouveau sanctuaire.

Il est probable que Saint Louis rendit visite au monastère de Vauclair, au cours d’un voyage qu’il effectua de Laon à Reims.

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Le temps des malheurs

Alors que la paix régna à Vauclair durant la majeure partie du XIIIe siècle, en revanche, à la fin du siècle et dans la suite, au cours de ces années de grands troubles, de guerres continuelles, de relâchement des moeurs et de violences, le reflet de ces malheurs se fit sentir jusque dans les cloître, à Vauclair comme ailleurs.
C'est ainsi que l'abbé Ponce (1259-1275), ancien abbé du Reclus, se fit remarquer au chapitre général de Cîteaux, en 1270, par ses paroles injurieuses contre l'abbé de Cîteaux, ce qui lui valut, comme punition, de ne pouvoir occuper sa stalle au choeur, et de devoir jeûner deux jours au pain et à l'eau. Cinq ans plus tard, le même abbé s'emporta au chapitre général, ainsi que plusieurs de ses collèges, contre les définiteurs qu'ils traitèrent de satrapes devant toute l'assemblée, fomentant le schisme parmi les abbés. Tous les coupables furent déposés sur-le-champ par le chapitre général.
Mais des malheurs plus sérieux vinrent bientôt s'abattre sur l'abbaye de Vauclair.
Le 28 octobre 1359, Edouard III d'Angleterre débarque à Calais, avec, un immense appareil de guerre. "Le plus grand charroi et le mieux attelé qu'on vit jamais sortir d'Angleterre", nous dit Froissard. Objectif : Reims. Vauclair se trouve sur la route et, sous l'abbatiat de Guy de Colligis (1345-1362), le monastère fut pillé et brûlé, par les Anglais. Un religieux, le père de Favery, fut emmené et jeté en prison à Vailly, puis à Pontarcy où il mourut de misère.
Vauclair connaît les affres de la Guerre de Cent Ans.
L'abbé Jean Colleret (1362-1394) répara de son mieux les ruines du monastère. Nouveau malheur : sous l'abbatiat de Jean de Craonnelle (1394-1420), la peste enleva onze moines dans l'espace de cinquante-cinq jours. C'était en 1419.
Un rayon d'espoir a-t-il touché le monastère en 1429, lors du Sacre de Charles VII, à Reims ? Toujours est-il qu'au lendemain de cette journée, le 22 juillet 1429, après avoir vénéré à Corbeny les reliques de Saint Marcoul, Jeanne d'Arc empruntait le Chemin des Dames, et se rendait à Vailly où les bourgeois de Soissons venaient lui remettre les clés de la ville. Du seuil d'Hurtebise, sur l'étroite crête séculaire, Jeanne, heureuse encore, a pu voir les murs blanc de Vauclair...

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Un ancien aumônier de Port-Royal abbé de Vauclair

L'abbé Claude de Kersaliou (1627-1653), Breton d'origine, ancien moine de l'abbaye de Begard en Bretagne, avait été aumônier des religieuses de Port-Royal, où, tandis qu'il était étudiant au collège des Bernardins de Paris, on l'avait chargé de prêcher à la Toussaint de 1608. Peu après il y fut nommé aumônier. Et c'est lui qui, après que la mère Angélique Arnauld eut rétabli la clôture, lui fit un devoir de conscience de refuser désormais l'entrée des lieux régulier  à son père, comme on avait pris l'habitude de lui en ouvrir les portes. On sait le tapage que fit M. Arnauld à sa première visite, quand on lui refusa l'entrée, et la scène qu'il fit à sa pauvre fille, qui en tomba évanouie. C'est la fameuse "journée du guichet" du 25 septembre 1609, où nous retrouvons le Père de Kersaliou.
Quelque vingt ans plus tard, en 1627, le directeur jugé trop jeune par M. Arnauld fut nommé abbé de Vauclair. C'est lui qui introduisit dans l'abbaye la stricte observance en 1650, en même temps qu'il mit tout son zèle à recouvrer les biens aliénés de son abbaye et à réparer les ruines causées par la guerre civile.
Plusieurs fois, en effet, au cours du XVIIe siècle, l'abbaye eut à souffrir de destructions diverses. En 1590 déja, comme Vauclair n'avait pas voulu adhérer à la Ligue, les Laonnois vinrent brûler la ferme d'Hurtebise, principal domaine de l'abbaye, et piller cette dernière.
En 1650, elle fut à diverses reprises attaquée et pillée par les Espagnols. L'actuel colombier de Vauclair porte encore la trace de ces ravages.

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La révolution et la vente de l'abbaye

Quand l'abbaye de Vauclair fut supprimée à la révolution, elle comptait plus d'une vingtaine de rligieux et n'avait jamais connu de commende, c'est-à-dire d'expropriation au profit d'un laïque. En quoi d'ailleurs, Vauclair fait figure d'exception dans le Laonnois et le Soisonnais.
Est-ce à cette ferveur religieuse maintenue au milieu du XVIIIe siècle que l'on doit l'attachement des populations avoisinantes ? Le fait est si singulier qu'il mérite d'être retenu. C'et ainsi que le 8 mars 1789, les habitants de Vauclerc et de la vallée Foulon présentèrent une lettre de doléances pour protéger les moines de Vauclair contre la dispersion : "Les maires et les habitants de la communauté, soussignés, ont l'honneur d'observer que quoiqu'ils ne possèdent rien en propre dans le dit village et terrain, qu'ils soient logés par M.M. les abbés et religieux de Vauclerc de qui dépendent en toute propriété les maisons qu'ils habitent et qui ajoutent à la charité de les loger, celle de leur fournir du terrain pour des jardins, des chenevières et le reste, ont jusqu'à présent malgré leur pauvreté supporté les charges et payé les impositions, comme les habitants des autres villages... En conséquence ils déclarent qu'ils n'ont aucune plainte à forme..."
Le 17 août 1792, une semaine après la prise du palais des Tuileries et la fin de la monarchie, un décret de l’Assemblée révolutionnaire sonne le glas de la vie monastique en France. Toutes les abbayes devront être définitivement évacuées avant le 1er  novembre ! Dans un pays menacé par l’invasion étrangère, la Révolution se radicalise et assimile les derniers religieux à des contre-révolutionnaires.
Depuis plusieurs mois cependant, des centaines d’abbayes en France ont déjà vu partir leurs moines et leurs religieuses. C’était l’aboutissement des mesures prises à l’automne 1789 et du formidable bouleversement que représente la décision de mettre les biens du clergé à la disposition de la Nation (décret du 2 novembre 1789).
Changement de propriétaires pour les terres et les bâtiments, changement de vie pour la plupart des religieux…
L’histoire de l’abbaye de Vauclair de 1789 à 1792 n’est ni unique, ni exemplaire. Précisons toutefois qu’ici, bien des points demeurent obscurs, sinon conjecturaux. On regrette l’absence d’une improbable chronique qu’un moine de Vauclair, renouant avec la tradition médiévale, aurait tenue, jour après jour, tout au long de ces trois années qui ont vu naître la France d’aujourd’hui avec ses cortèges de visiteurs et de touristes prenant le temps des vacances pour découvrir les ruines d’une abbaye disparue…

 

Vauclair en 1789

 

Fondée en 1134, Vauclair est l’une des 36 abbayes qui existent en 1789 dans l’étendue de l’actuel département de l’Aisne. Comme Foigny, Bohéries et Longpont, elle obéit à la règle cistercienne ou bernardine comme l’on dit plutôt à l’époque.
Sous l’autorité d’un père abbé de 57 ans, Jacques Bricart, vivent une quinzaine de religieux. Le plus âgé a 66 ans, il a prononcé ses vœux en 1743. Le plus jeune, Henri Gilles a 32 ans. Il est le dernier à avoir prononcé ses vœux, signe d’une incontestable crise de recrutement qui touche toutes les abbayes d’hommes à la veille de la Révolution.
Pourtant, Vauclair attire encore au-delà des limites du diocèse de Laon : on sait que trois moines au moins sont originaires d’autres régions.
Selon un inventaire de février 1790, les religieux « occupent seize cellules qui sont meublées très modestement, n’ayant qu’un lit fort simple, une armoire, une table et deux ou trois chaises ».
Le nombre – relativement réduit – de moines vivant à Vauclair est loin d’être une exception. A Laon, l’abbaye de Saint-Martin abrite 16 religieux prémontés en 1789, celle de Saint-Vincent 11 bénédictins seulement. En revanche, l’abbaye de Vauclair est l’une des rares à ne pas passée sous le régime de la commende : elle a un abbé régulier qui réside sur place.
Le domaine de Vauclair a été pour l’essentiel constitué au 12e siècle, au moment de la fondation de l’abbaye. Il comprend au total plus de 4000 hectares (3560 hectares de terres labourables, 580 hectares de bois, 33 hectares de vignes et 72 hectares de prés). Ces biens sont répartis sur 22 communes : Vauclair – La Vallée-Foulon (710 hectares d’un seul tenant), Oulches, Paissy, Ailles, Cerny, Bouconville, Chermizy, Craonnelle, Bièvres, Cuiry et Chaudardes, Berrieux, Asfeld, La Malmaison, Nizy le Comte, Sissonne, Amifontaine, Saint-Erme, Montaigu, Pontavert, La ville aux bois, Moulins, Bruyères. Enfin, l’abbaye possède deux maisons à Laon, rue du Val des Ecoliers : c’est l’ancien refuge abbatial à l’abri des remparts de la ville.
L’abbaye possède 9 fermes louées à des fermiers par des baux de 9 ans mais à l’exception des fermes d’Hurtebise et de la Pêcherie, il s’agit « de mauvaises terres difficiles à cultiver et demandant beaucoup de semences pour produire une petite récolte », comme il est dit pour la ferme de joffrécourt sur le terroir de Sissonne.
Il n’est pas facile de connaître avec précision le montant des revenus de l’abbaye. Selon les sources, les chiffres varient entre 32 000 livres (inventaire des biens de Vauclair du 6 février 1790) à 47 000 livres (estimation moyenne pour les années 1783 à 1790 faite par l’administration du district). De toute façon, il s’agit de revenus considérables, comparable à ceux de l’abbaye de Saint-Vincent de Laon (44 000 livres) mais pourtant inférieurs à ceux de l’abbaye Saint-Martin (70 000).
L’abbaye est aussi un centre de culture intellectuelle. Dans sa bibliothèque, selon un inventaire de janvier 1790, on trouve 6069 volumes, sans compter les livres classiques, les gazettes, des journaux et autres ouvrages périodiques. Il est aussi précisé que « le vestibule de la bibliothèque contient aussi environ deux cents manuscrits dont la plupart sont fort beaux et très bien écrits ».

 

La vente des biens de l’abbaye

 

Déjà envisagée avant la Révolution dans plusieurs cahiers de doléances, la vente des biens de l’Eglise s’est rapidement imposée comme la solution aux problèmes financiers du Royaume.
L’Assemblée constituante, dans sa séance du 2 novembre 1789, adopte, à une très forte majorité (568 voix pour, 346 voix contre et 40 abstention) le décret qui met « à la disposition de la nation » tous les biens ecclésiastiques.
Plus d’un an s’écoule avant que ne commencent les premières ventes. Commune par commune, abbaye par abbaye, les autorités ont d’abord dû dresser un inventaire des biens confisqués.
Après estimation de leur valeur, l’administration du district (notre arrondissement actuel) procède ensuite à un premier affichage des lots à vendre, suivi de la première séance d’enchères généralement peu animée, qui permet de fixer la base de l’adjudication définitive.
Seconde publication et nouvelle séance d’enchères, souvent houleuse et disputée, au terme de laquelle l’acquéreur définitif ne paye que 12% pour les terres (20% pour les maisons), le solde étant payable en 12 annuités avec intérêt de 5%. Exceptionnelles conditions qui ne s’expliquent que par la crainte où était l’Assemblée nationale de ne pas trouver facilement d’acquéreurs !…
Les ventes se déroulant au chef-lieu du district (à Laon pour les biens de l’abbaye de Vauclair), les villageois n’hésitent pas, le cas échéant, à faire plus de vingt kilomètres en charrette, peut-être à pied pour y assister. A plusieurs reprises, ont voit les manouvriers de la Vallée-Foulon intervenir dans les ventes, même en juin – juillet, en pleine période de travaux agricole.
Pour les biens de l’abbaye de Vauclair, la première vente se déroule le 13 janvier 1791 : elle concerne une terre de 109 arpents (50 hectares environ) sur le terroir d’Amifontaine.
La dernière vente a lieu le 30 juillet 1793 : il s’agit de plusieurs pièces de terre et de prés à Craonnelle. En une quarantaine d’adjudications, la totalité du domaine appartenant à l’abbaye est vendue, à l’exception des bois qui constituent aujourd’hui, en partie, l’actuelle forêt domaniale de Vauclair.
Dans la moitié des cas environs, les acquéreurs des fermes de l’ancienne abbaye sont les anciens fermiers eux-mêmes. C’est ce qui se passe par exemple pour les fermes de Robertchamp ou du Moulin de Bas. Dans les autres cas, on peut parler d’opérations financières menées par les habitants des villes voisines. Le 13 février 1791, la ferme de la Pêcherie à Pontavert, la plus belles des anciennes propriétés de l’abbaye (elle raporte 2000 livres par an), est ainsi achetée pour le prix de 68000 livres par un professeur de droit de la faculté de Reims, François Lemercier. Les trois fermes de Mouchery (600 hectares environ) sur le terroir de Nizy le Comte, puis l’une des deux fermes de Frontigny (commune de Malmaison) sont acquises au printemps 1791 par un officier du régiment des dragons de la Reine en garnison à Laon, Gabriel-Jean d’Hanmer-Claybroke. En trois mois, celui-ci aura donc acquis 800 hectares au total pour 54000 livres. Comme la loi le lui permet, il ne débourse dans un premier temps que 6500 livres (12% du montant).
Il semble bien que les premiers acquéreurs, pour les fermes tout au moins, ont assez rapidement revendu. L’immense ferme de Robertchamp, par exemple, est devenue sous la Restauration la propriété d’une famille de noblesse de robe de … la Lozère avant d’être revendue en 1893 à la sucrerie de Saint-Germainmont. Mais il faudrait poursuivre l’enquête pour les autres fermes.
La vente des bâtiments de l’abbaye est d’abord annoncée pour le 9 mai 1791, mais elle doit être ajournée à la suite d’une contestation portant sur le contenu de l’affiche. Une première vente a lieu le 9 juillet : un groupe d’habitants de Presles, d’Oulches et de Corbeny se portent acquéreurs mais la plupart n’étant pas solvables, la vente est reportée une nouvelle fois.
C’est donc le 28 juillet 1791 qu’a lieu finalement la vente des bâtiments abbatiaux. Mise à prix à 50000 livres, l’abbaye est emportée à 80900 par un groupe de sept personnes qui obtient la préférence, comme la loi le permet, à la condition de diviser le lot, contre un habitant de Craonne, de Bertonvalle. Les acquéreurs sont cinq habitants de Vailly sur Aisne (Gabriel Floquet bourgeois et Nicolas Floquet marchand, Nicolas Brizart aubergiste, Jean Michel Folliart distillateur, Claude Delan taillandier) et deux habitants d’Ardon : Jean Louis Turpin laboureur et Louis Robert maréchal-ferrand.
Après partage, l’abbaye est donc transformé en un véritable petit village composé de quatre maisons et de deux fermes. Jusqu’à la guerre de 1914, ce hameau dépend administrativement de la commune de Vauclair – La Vallée-Foulon.

 

La naissance de la commune de Vauclair – La vallée – foulon

 

Au delà des murs de l’enclos abbatial (18 hectares), à cheval sur le plateau du Chemin des Dames, s’étend avant la Révolution le domaine privé de l’abbaye qui comprend une forêt de presque 300 hectares, un moulin à vent, deux moulins à eau, les deux fermes d’Hurtebise et du Moulin de Bas, deux maisons au lieudit La Creutte et 24 maisons à la Vallée – Foulon.
L’abbaye possède les droits de haute, moyenne et basse justice ainsi que les autres droits seigneuriaux.
Pour les services de l’abbaye, une quinzaine de domestiques, hommes et femmes, pour la plupart célibataires et non imposables habitent Vauclair. Pour cultiver la petite vindtaine d’hectares de vignes exposées au sud, l’abbaye emploie 21 ouvriers vignerons. Tous, ainsi que le berger et le garde-bois, sont logés gratuitement par l’abbaye à la Vallée-Foulon et disposent d’un petit jardin et de 6 à 7 verges de chennevières au lieudit « derrière l’étang du coqueron ».
S’il existe une paroisse desservie par un religieux de l’abbaye, une municipalité n’est pas mentionnée à Vauclair – La Vallée – Foulon avant l’édit de 1787 qui les rend obligatoires dans tous le Royaume. Cette municipalité comprend en 1789 les sieurs Lapy (laboureur, fermier d’Hurtebise), Delamotte  (laboureur et meunier), Dubuf ( maître vigneron). Le secrétaire-greffier est Jean-Pierre Boulanger, par ailleurs maître d’école également logé et payé par l’abbaye.
C’est donc dans un contexte bien particulier qu’est rédigé le 8 mars 1789, sous le contrôle de Charles Louis Dequin, notaire officiel de l’abbaye et lieutenant de la justice de Vauclair, le cahier de doléances de la communauté paroissiale.
Ce cahier est unique dans le département. Les habitants y déclarent en effet «qu’ils n’ont aucune plainte à formuler et qu’ils s’en rapportent en tout à ce qu’il plaira au Roi et à la Nation de régler pour le bien général de l’Etat et celui des particuliers… . Ce sentiment est-il vraiment sincère ou ne fait-il que traduire l’étroite dépendance des habitants vis-à-vis de l’abbaye ? A l’opposé, le cahier de doléances de la paroisse voisine de Bouconville va jusqu’à réclamer, dans son article 8 « une réunion des maisons religieuses » et la vente des biens de celles qui seront vacantes « pour acquitter la dette nationale »…
La dépendance apparaît en tout cas très fortement au moment où la fermeture de l’abbaye est décidée. Le commissaire du district de Laon constate le 13 décembre 1790 que les habitants de la Vallée-Foulon « ne trouvaient de subsistance que dans les services et les travaux que leur procurait cette abbaye » et qu’on ne peut maintenir cette commune qu’en donnant à ses habitants « les moyens de se fixer ». Il propose alors que les maisons leurs soient louées provisoirement (jusqu’à leur mise en vente définitive) par l’administration, avec une vache du cheptel abbatial et un petit bout de terrain. Quand aux anciens domestiques de l’abbaye, ils recevront, pour la plupart, tout comme les anciens religieux, une petite pension de la Nation en 1791 ou 1792.
On a au moment de la vente des maisons de la Vallée-Foulon en 1792 quelques précisions sur l’aspect du village à l’époque. Sur 24 maisons, 15 sont couvertes en tuiles et 9 en chaume. 11 sont constituées de deux pièces seulement, 3 d’une pièce unique. La plupart n’ont pas de four à pain, puisqu’il existe un four commun à 13 d’entre elles.
Les maisons de la Vallée-Foulon sont vendues en trois lots les 2 juin 1792 (10 maisons), 20 juin (7 maisons), et 23 juillet (7 maisons). Notons qu’à ce moment, la France vit dans l’angoisse de l’invasion étrangère (la Patrie est proclamée en danger le 11 juillet) et qu’à Paris, l’émeute gronde contre la monarchie… Dans la plupart  des cas, les maisons sont achetées par des habitants de la Vallée-Foulon, seuls ou en association comme le permet la loi.
Les prix varient de 155 livres pour une maison de deux pièces couvertes en paille à plus de 650 livres pour une maison de trois pièces couvertes de tuiles.
La municipalité établie le 8 frimaire an II (28 novembre 1793) traduit la nouvelle réalité sociale après la vente des biens nationaux. Elle se compose des citoyens Robert (maire), Lamand (procureur), Chotin (notable) et Bernier (greffier). Les deux premiers sont de nouveaux habitants qui ont acheté des biens nationaux sur le terroir ; Louis Robert, ancien maréchal-ferrand à Ardon, est l’un des acquéreurs des bâtiments abbatiaux. Jean Bernier est l’ancien garde-bois de l’abbaye devenu garde des bois nationaux.
En 1884, la commune de Vauclair  -  La Vallée-Foulon n’a toujours pas de mairie ou de maison commune. Le conseil municipal se réunit dans la maison du maire en fonctions.
L’ensemble du village est détruit en 1917 – 1918. La commune de Vauclair – La Vallée-Foulon est supprimée en 1921. Son terroir est partagé depuis entre Oulches et Bouconville.

 

La communauté religieuse dans la révolution

 

Alors qu’en mars 1789, au moment des élections aux Etats généraux, il avait participé à l’assemblée du clergé de Vermandois, l’abbé Bricart est remplacé avant la fin de l’année par l’abbé Goubeaux dans des circonstances qui n’ont pu pour l’instant être élucidées. Ce changement est-il à mettre en relation avec les événements qui bouleversent la vie des abbayes à l’automne 1789 ?
A partir de novembre 1789, l’abbaye qui a dû vendre une partie de son argenterie pour acquitter la contribution patriotique, se trouve placée sous tutelle. Sa gestion est contrôlée par les autorités civiles. Le Directoire du district s’efforce de faire rentrer les créances dues à l’abbaye, ce qui provoque de nombreuses réclamations ; il choisit la modération pour éviter que les créanciers ne regrettent l’ordre ancien…
Le décret de février 1790 qui supprime les vœux monastiques prévoit aussi le maintien de quelques abbayes pour accueillir les religieux qui souhaitent toujours vivre en communauté. Malgré une pétition faite en ce sens pour Vauclair par les municipalités voisines (5 juillet 1790), la fermeture de l’abbaye est décidée.
Dès le 11 octobre 1790, deux religieux demandent à quitter l’abbaye pour retourner dans leurs familles respectives. Début janvier 1791, il n’y a plus que 12 religieux qui désignent l’un d’entre eux pour indiquer, comme la loi les y oblige, les lieux où ils comptent se retirer (malheureusement ce document n’a pas été retrouvé).
Le 11 février 1791, les 12 religieux restés à Vauclair reçoivent le premier quart de la pension que leur verse désormais l’Etat (6000 livres par an pour l’abbé, 900 ou 1000 livres pour un religieux). Les deux religieux qui sont aussi curés d’Ailles et de Vauclair perçoivent à la fois leur traitement de curé et ma moitié de la pension.
C’est fin février 1791 que l’abbaye est complètement évacuée. Un gardien des bâtiments est nommé et payé par l’administration. Les manuscrits et les volumes de la bibliothèque sont transférés à Laon en avril 1791. Les bâtiments abbatiaux sont vendus le 28 juillet 1791.
En l’état actuel des recherches, il est impossible de connaître le devenir de chacun des membres de la communauté de Vauclair après la fermeture de l’abbaye.
On perd rapidement la trace des responsables de l’abbaye. L’abbé Goubeaux a été accusé en novembre 1790 par le district de Reims de détournement de 6000 livres qu’il avait déposés chez un chanoine de la ville. Cette somme qui avait été saisie en février 1791 est restituée à Goubeaux par ordre du Roi le 24 février 1792. Quand au prieur Dom Jacquemart, le district de Laon lui accorde en juillet 1791 un secours de 400 livres pour aller prendre les eaux à Bourbonne (Haute-Marne)…
Plusieurs religieux ont profité de la suspension des vœux décidée par l’Assemblée pour rentrer dans leurs familles (deux demandes signées ont été retrouvées). D’autres sont devenus curés.
Six ex-religieux desservent ainsi après 1791 des paroisses plus ou moins voisines de leur ancienne abbaye : Vauclair et Ailles déjà desservies avant la Révolution, mais aussi Neuville sur Ailette, Cerny en Laonnois, Bourg et Comin, Coucy les Eppes. Ceux-là au moins appartiennent au clergé constitutionnel favorable à la Révolution (trois serments ont d’ailleurs été retrouvés). Plusieurs sont même nommés en remplacement de curés démissionnaires ou même destitués par les autorités pour non acceptation de la constitution civile du clergé.
Le destin de trois d’entre eux seulement nous est complètement connu. Thomas Regnault, qui a desservi depuis 1780 la cure de Vauclair au moins jusqu’en 1793, est décédé à Vauclair le 12 prairial an IV (30 mai 1796) : l’acte de décès porte la mention « ci-devant religieux de Vauclair ». Antoine Belot, est toujours curé d’Ailles (cure qu’il dessert depuis 1782) quand il meurt dans cette commune le 14 décembre 1807. Quand à Charles-François Frion, nommé curé de Neuville en 1791, il dépose vraisemblablement ses lettres de prêtrise au moment de la déchristianisation en 1793 et il devient alors officier public, puis agent national. Il est encore adjoint au maire d’Ailles en 1805. Il meurt à Ailles le 30 novembre 1811. Entre-temps, il s’est marié, épousant Marie-Jeanne Béguin…
Dans leur relative diversité, ces trois destins individuels sont-ils représentatifs de ceux des hommes qui, plusieurs années auparavant, avaient choisi de vouer leur vie à Dieu au fond du vallon de Vauclair ?

Guy PLUCHART et Guy MARIVAL

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Quelques grands abbés

Nous trouvons toute une série d'abbés qui eurent la confiance du chapitre général et furent chargés d'importantes missions.
En 1526, l'abbé Marin Berthain (1522-1579) fut délégué pour visiter et réformer l'abbaye de Bohérie, non loin de Guise, de concert avec les abbés de Vaucelles, d'Ourscamp, de Signy, de Longpont et de Valroy. C'est le même abbé qui réparer, et consacrer de nouveau l'église le 16 juin 1540. Il fit également exécuter des travaux de réparations dans les lieux réguliers. Notons aussi qu'il obtint du pape Paul II, en 1547, le privilège des pontificaux, c'est-à-dire l'usage de la mitre, de la crosse et de l'anneau.
C'est encore Jean Galland qui, en 1557, mérita les éloges du chapitre général, qui lui confia, ainsi qu'aux abbés de Clairvaux et de Sept-Fons, la visite et la réforme des monastères de Champagne, de Brie, de France, de Normandie, d'Aquitaine, de Bourbonnais et d'Auvergne.
En 1567, c'est l'abbé Guy le Cornuat (1562-1599) qui reçut, en même temps que les abbés de Clairvaux, de Morimond, de la Chalade et de l'Isle-en-Barrois, le pouvoir de visiter tous les monastères de moines et moniales en tous pays. Il fut ensuite spécialement chargé de visiter les monastères de Brie, de Picardie, de Thiérache, d'Artois, de Hainaut, de Flandre et de Hollande.

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Visite de Dom Martène

Au commencement du XVIIIe siècle, le prieur de Vauclair, Dom Jean-Baptiste de Noyville (1712) travailla avec Dom Denis de Sainte-Marthe à l'édition des oeuvres de saint Grégoire le Grand, qui parut en 1705, et sa collaboration fut fort appréciée.
C'est à cette époque que Dom Martène visita l'Abbaye de Vauclair au cours de son voyage littéraire. Voici ce qu'il en dit : "Il y avait longtemps que nous souhaitions voir cette abbaye à cause de la réputation qu'elle s'est acquise par sa régularité. Car après la Trappe, Sept-Fons et Orval, elle passe pour une des mieux réglées de l'ordre de Cîtaux.
Elle est au diocèse de Laon, à quatre lieues de la ville, dans une solitude assez agréable... L'église est assez belle et fort propre. J'en dis autant de tous les lieux réguliers où il est aisé de s'apercevoir que c'est une maison réformée... On nous fit voir une très belle croix d'or ornée d'un très beau filigrane, et enrichie de beaucoup de pierres précieuses. Je ne parle point de la coule de saint Bernard, qu'on conserve à Vauclair. Nous passâmes le reste de la journée dans la bibliothèque, qui est vaste et très belle, et toute remplie d'excellents livres très bien conditionnés. Il y a aussi un grand nombre de manuscrits fort bons, la plupart des ouvrages des saint Pères".
La bibliothèque de Laon possède encore plus d'une centaine de ces manuscrits, dont plusieurs sont fort beaux.

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